L’OBVT, en collaboration avec le Groupe Conseil Agricole de l’Abitibi-Témiscamingue (GCAT), a lancé deux cohortes régionales agricoles au cours de l’été.
Elles portent respectivement sur la rétention d’eau au champ et sur la biodiversité et regroupent un total de treize entreprises de la région.
Ces cohortes ont été mise sur pied dans le cadre du programme des cohortes régionales du Plan d’agriculture durable (PAD) 2020-2030 financé par le MAPAQ dans le cadre du programme Prime-Vert. Le rôle de la cohorte consiste à servir de modèle flexible, simple et mobilisant pour le milieu agricole afin de favoriser le transfert de connaissances et l’adoption de pratiques agroenvironnementales parmi les entreprises agricoles.
Les cohortes régionales poursuivent quatre grands objectifs :
1. Favoriser le transfert de connaissances et l’échange d’informations entre les entreprises pour accélérer l’implantation de pratiques agroenvironnementales.
2. Stimuler le réseautage régional et le codéveloppement entrepreneurial afin que la mise en œuvre du PAD permette aux entreprises d’obtenir des gains.
3. Rassembler les entreprises agricoles en groupes de travail et les mobiliser autour d’un ou de plusieurs thèmes particuliers en fonction de leurs besoins en agriculture durable.
4. Amener les entreprises agricoles à s’engager dans la mise en place de pratiques agroenvironnementales qui s’harmonisent avec le plan d’action régional du PAD et qui favorisent leur codéveloppement.
Les projets de transfert de connaissances sur les pratiques agroenvironnementales concernent :
– La réduction de l’usage des pesticides;
– La santé et la conservation des sols;
– La gestion des matières fertilisantes;
– La gestion de l’eau;
– La préservation de la biodiversité.
Les conditions agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue sont marquées par plusieurs défis reliés à l’eau. Par exemple, les sols argileux peu perméables et la courte saison de culture de la région, les changements climatiques qui augmentent l’occurrence des épisodes de sécheresse ou d’excès d’eau et les problématiques liées au drainage. L’été 2025 a d’ailleurs été marqué par des pénuries et des bas niveaux d’eau un peu partout au Québec.
Dans cette optique, la cohorte Rétention d’eau rassemble sept entreprises agricoles de la région, parmi lesquelles figurent des fermes laitières ainsi qu’en agriculture biologique et conventionnelle. Cette cohorte vise à optimiser l’usage des ressources hydriques en améliorant la gestion de l’eau au champ, en réduisant l’impact du drainage sur les milieux hydriques et en permettant au producteurs l’adoption de pratiques durables.
Voici quelques-unes des problématiques vécues par plusieurs fermes :
– Gestion des sorties de drains
– Gestion du castor
– Mesure de la quantité d’eau des sols
– Variabilité des sols et ajustement des pratiques
– Accès aux données climatiques régionales, principalement du secteur de Guigues et du ruisseau Abbica
Quant à elle, la cohorte Biodiversité rassemble six entreprises agricoles régionales, parmi lesquelles figurent des fermes laitières, en agriculture biologique et conventionnelle, ainsi qu’une ferme maraîchère.
Ces entreprises sont réunies autour du constat qu’une forte diminution de la biodiversité à l’échelle de la planète est observée et que le milieu agricole de l’Abitibi-Témiscamingue n’échappe pas à cette tendance. Cet enjeux, amplifié par les changements climatiques et certaines pratiques agricoles intensives, entrainent de nombreuses problématiques. Par exemple, une plus grande vulnérabilité des cultures aux ravageurs, un déclin des pollinisateurs, une diminution de la résilience des cultures et une utilisation accrue d’intrants.
Ce déclin de la biodiversité représente ainsi un risque accru pour la pérennité des entreprises agricoles. Pour faire face à ces défis, la cohorte Biodiversité vise principalement la mise en valeur des services écosystémiques offerts par la nature. Elle favorise donc l’intégration de pratiques soutenant la biodiversité en milieu agricole, à accroitre la résilience des exploitations agricoles en limitant la dépendance aux intrants et à encourager la préservation des milieux naturels.
Voici quelques-unes des problématiques vécues par plusieurs fermes :
– Érosion des sols
– Structuration et enrichissement des sols argileux
– Prolifération des « mauvaises herbes » dans les parcelles cultivées en biologique
– Vers gris réduisant le rendement des cultures
– Gestion et cohabitation avec la faune : corneilles, étourneaux, ours, raton-laveurs, grues et, bien sûr, castor
– Diminution, voir absence, des populations d’hirondelles qui s’alimentent d’insectes nuisibles
– Manque de haies naturelles et diversifiées
Crédit photo: Malie Lessard-Therrien @Malie Nat Ure