Espèces aquatiques envahissantes

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante (EEE) 

Selon le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), « Une espèce exotique envahissante (EEE) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) qui est introduit hors de son aire de répartition naturelle. »  

Ces espèces peuvent être introduites de nombreuses façons: “par les eaux de lest (ballast) des navires, par la navigation de plaisance, par des activités comme l’aquariophilie, l’horticulture ou l’aquaculture et par le commerce des animaux de compagnie. Le transport, notamment celui des marchandises, les maladies des espèces sauvages, le bois d’emballage et le bois de chauffage peuvent aussi être des voies d’entrée, ou « vecteurs », des EEE.” (MELCC, 2020)

L’introduction de ces espèces vient toutefois déséquilibrer les écosystèmes. En effet, les EEE n’ont généralement pas de prédateur dans ce nouveau milieu de vie, ce qui favorise leur prolifération au détriment des espèces indigènes (espèces vivant dans leur aire de répartition naturelle). De plus, la présence des espèces exotiques envahissantes augmente la compétition interspécifique entre les différentes espèces pour la nourriture et pour les habitats. Cela peut donc mettre en péril la survie de quelques espèces indigènes.  

Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont également très difficile à éliminer, voire impossibleIl faut donc miser sur la prévention. 

Deux espèces sont principalement mentionnées sur le territoire du bassin versant du Témiscamingue: 

Le cladocère épineux (Bythotrephes longimanus) 

Le cladocère épineux, d’une taille d’à peine 1 à 1,5 cm, est une espèce aquatique envahissante (EAE) retrouvée dans le bassin versant du Témiscamingue: en mai 2019, le MELCC confirmait sa présence dans le lac Témiscamingue. D’une petite taille, cette espèce se reproduit très facilement et a des impacts non négligeables sur les écosystèmes aquatiques. 

Comment le reconnaître?  

  • Très petit crustacé (ressemblant à une petite crevette) considéré comme un zooplancton; 
  • Corps se terminant par une longue queue couverte d’épines. La queue couvre plus de la moitié de la longueur du cladocère; 
  • Le cladocère a un gros œil noir et une bande rouge le long de sa queue;  
  • Sur le dos des femelles, une poche renferme des œufs; 
  • Peut s’accumuler sur les lignes à pêches.  

Pourquoi le craindre?  

  • Prend la place du zooplancton indigène (se multiplie vite et prive de nourriture les espèces présentes), se reproduit très facilement;  
  • Ne peut pas être consommé par les poissons contrairement aux espèces indigènes à cause de sa longue queue qui reste “en travers de la gorge”; 
  • A un impact sur les écosystèmes et les espèces de poissons, notamment sportives (dorés, truites, etc.); 
  • Résiste à des conditions extrêmes (sécheresse, digestion, etc.).

La photo de gauche a été prise Huguette Massé, MFFP, et la photo du bas par Ontario’s invading species awarness program 

Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum)

Le myriophylle à épis est une plante aquatique envahissante répertorié dans la portion abitibienne du bassin versant du Témiscamingue.

Comment le reconnaître? 

  • Plante immergée qui produits des épis de fleurs émergents; 
  • Pousse en colonie très dense à des profondeurs variant dun à dix mètres; 
  • Les feuilles sont flasques quand les tiges sont hors de l’eau, semblables à des plumeaux mouillés. Chaque feuille porte de 12 à 24 paires de folioles. 

Pourquoi le craindre? 

  • Est un compétiteur féroce des plantes aquatiques indigènes, ce qui peut entraîner une perte de biodiversité; 
  • Les colonies denses modifient l’habitat de la faune aquatique ce qui altère les chaînes alimentaires; 
  • Les plantes en décomposition réduisent l’oxygène dissous. 

Consultez le Portrait des herbiers de myriophylle à épis et indigène dans certains lacs du bassin versant du Témiscamingue.

La photo de droite a été prise par Thibaut Petry et celle du bas par Bibiane Racette, CREAT .

Autres espèces aquatiques envahissantes

La moule zébrée (Dreissena polymorpha) 

C’est en 1990 que la présence du moule zébrée a été confirmée en Ontario dans la rivière Rideau et au Québec. Ses larves étant invisibles, les plaisanciers peuvent les transporter d’un plan d’eau vers un autre dans leur vivier ou encore dans la cale de leur bateau sans même s’en apercevoir.  

Comment la reconnaître? 

  • Petit mollusque bivalve d’eau douce (de 0,5 à 5 cm); 
  • S’accroche à toutes sortes de surfaces solides grâce un groupe de filaments appelé byssus;
  • Coquille brun foncé comportant une ou plusieurs rayures pâles. 

Pourquoi la craindre? 

  • Impact négatif sur les moules d’eau douce indigènes; 
  • Elle se fixe à différent système hydraulique, obstruant les prises d’eau potable et encrassant les embarcations; 
  • Les femelles peuvent pondre 1 million d’oeufs par année.

 

(Thibaut Petry, OBVT)

La châtaigne d’eau (Trapa natans)  

La châtaigne d’eau, une plante souvent utilisée dans les jardins ornementaux, a été identifiée pour la première fois au Québec en 1998. Cette plante peut produire 300 graines par été et ces graines peuvent survivre dans le fond de l’eau pendant 12 ans.  

Comment la reconnaître? 

  • Feuilles flottantes triangulaires qui occupent toute la surface de l’eau; 
  • Fruits piquants en forme d’étoile; 
  • Croît dans les eaux calmes très ensoleillées. 

Pourquoi la craindre? 

  • Diminue la quantité d’oxygène dans l’eau (à cause de sa décomposition et de l’absence de lumière qu’elle génère); 
  • Représente un danger pour les activités récréatives (à cause de ses fruits piquants et parce que le tapis qu’elle représente à la surface rend impossible la pêche); 
  • Se reproduit très vite grâce à de nombreux fruits et pousse également rapidement. 

(COVABAR)