Les usages passés
Depuis toujours, les voies navigables du bassin versant ont servi les communautés autochtones dans leurs déplacements. Elles ont ensuite joué un rôle prépondérant dans la colonisation et le développement de la région depuis le flottage du bois jusqu’à l’exploitation du potentiel hydroélectrique. L’occupation du territoire et les activités économiques du bassin versant se sont principalement développées en fonction de l’exploitation des ressources naturelles (mines, forêts, agriculture et hydroélectricité).
L’hydroélectricité
L’abondance de cours d’eau et la position stratégique du bassin versant par rapport au bassin versant de l’Outaouais lui confèrent un potentiel hydroélectrique important. En tout, six centrales hydroélectriques sont situées dans le bassin versant de l’Outaouais supérieur. La capacité totale de production des installations hydroélectriques présentes dans le bassin versant est de 545 mégawatts et la production hydroélectrique compte pour 76% du parc de production d’électricité présent sur le territoire. Deux projets de mini-centrales situés au Témiscamingue sont présentement en évaluation.
Le récréotourisme
Les activités de prélèvements fauniques (chasse, pêche et trappe) sont particulièrement populaires sur le territoire du bassin versant. L’accessibilité au territoire est intensifiée par l’abondance des terres publiques. Les pourvoiries sont ainsi nombreuses, particulièrement aux abords du lac des Quinze et du lac Kipawa. Les lacs Opasatica, Preissac, Témiscamingue et Kipawa sont également particulièrement prisés par les villégiateurs. Les activités nautiques sont fortement combinées aux autres activités sur le territoire telles que la chasse et la pêche. De plus, la densité du réseau hydrographique et l’abondance du réseau des chemins forestiers permettent une accessibilité accrue des plans d’eau. Enfin, étant donné le rôle historique des voies navigables, le bassin versant compte une quantité importante de sites historiques et patrimoniaux situés aux abords ou à proximité des plans d’eau.
Le secteur agricole
L’élevage de bovins de boucherie et de bovins laitiers domine clairement le paysage agricole du bassin versant. Ensemble, ces deux types d’élevages totalisent 89% du cheptel avec 21 233 unités animales. Les terres cultivées sont dédiées principalement à la production de fourrages (49%) et aux pâturages des troupeaux (15%). Au niveau des cultures, la production de céréales compte pour 32% des superficies cultivées. Les fourrages et pâturages se retrouvent sur l’ensemble du bassin versant tandis que les cultures annuelles sont principalement localisées dans le secteur du Témiscamingue. Près de 47% des terres dédiées à l’agriculture ne sont pas cultivées.
Contrairement aux régions situées au sud du Québec, les terres agricoles du bassin versant sont plutôt en déficit de phosphore. De plus, les types de cultures pratiqués dans le bassin versant sont en général peu exigeants en termes d’application d’herbicides et de pesticides.
Le secteur forestier
La majorité des forêts du bassin versant sont publiques. Le bassin versant recoupe 4 unités d’aménagement forestier (UAF). Les activités forestières sont prépondérantes sur le territoire de la MRC de Témiscamingue et Tembec est l’entreprise forestière la plus active sur le territoire. Les coupes avec protection de la régénération et des sols sont davantage pratiquées dans la partie nord du bassin (forêt boréale) alors que, dans la partie sud, les coupes partielles sont privilégiées (forêts mixtes et feuillues). L’industrie forestière connaît une baisse marquée de ses activités depuis 10 ans.
Le secteur minier
Deux (2) mines sont présentement en exploitation sur le bassin versant et sont situées dans le secteur nord, le long de la Faille minéralisée de Cadillac en raison de la présence de gisements aurifères et de métaux usuels (cuivre, zinc, argent). Il s’agit des mines Mouska et La Ronde. L’augmentation des prix des métaux a redynamisé le secteur minier dans les dernières années (projets d’exploration et remise en activité d’anciennes mines). En raison des demandes de l’industrie, les projets d’exploration principaux concernent l’uranium et les éléments de terres rares (ÉTR) dans le secteur du Témiscamingue. La remise en activité d’une mine de lithium au nord-est de Preissac et la réouverture d’une ancienne mine d’or à Arntfield sont des projets miniers qui devraient être réalisés au cours des deux prochaines années. Les sites d’extraction de substances minérales de surface (SMS) (carrières et sablières) sont nombreux. On retrouve 1 872 sites d’extraction de sables et graviers ainsi que 18 sites d’extraction de pierres architecturales. La majorité des sites d’extraction de SMS répertoriés sur le territoire sont présentement inactifs (88%).
De nombreuses aires d’accumulation de résidus miniers se retrouvent sur le territoire. La plupart sont situées dans le secteur nord du bassin versant. Parmi les parcs à résidus miniers, 15% sont actifs acides et 53% sont inactifs acides.
Le secteur municipal
Dans le secteur de Rouyn-Noranda, 86% des citoyens sont desservis par un réseau de distribution d’eau potable et sont majoritairement alimentés en eau de surface. Dans le secteur du Témiscamingue, c’est 72% des citoyens qui sont desservis par un réseau de distribution d’eau potable majoritairement alimenté en eau souterraine. Ainsi, près de 18% de la population du bassin versant puise son eau potable de puits individuels.
Le bassin versant compte 26 réseaux d’égout desservant 77% de la population du bassin versant. Toutefois, certains de ces réseaux (6) sont dépourvus de systèmes de traitement des eaux usées ce qui représente 4% de la population reliée à un réseau d’égout. Près de 23% des habitants du bassin versant ne sont pas reliés à un réseau d’égout, ce qui veut dire que les eaux usées sont traitées via des fosses septiques individuelles. Dans certains secteurs isolés, la nature du substrat (roc ou argile) pose un défi particulier à la mise en place de fosses septiques individuelles conformes.
Sur les 29 dépôts en tranchée (DET) qui ont été en activité sur le territoire, seulement 4 sont toujours en activité dans le secteur du Témiscamingue. La majorité des sites d’entreposage de matières dangereuses sont situés dans le secteur de Rouyn-Noranda.
Les communautés autochtones
Parmi les douze (12) communautés autochtones ayant des intérêts sur le territoire du bassin versant, cinq (5) communautés algonquines résident à l’intérieur de la zone de gestion. Les communautés de Keobaowek (Eagle Village First Nation) et de Timiskaming (Timiskaming First Nation) sont constituées en réserves. Les établissements de Kitcisakik (Kitcisakik First Nation), de Winneway (Long Point First Nation) et de Hunter’s Point (Wolf Lake First Nation) sont également situés à l’intérieur des limites du bassin versant. Les territoires de revendications des communautés situés à l’intérieur et à l’extérieur du bassin versant occupent une partie importante de la zone de gestion du Témiscamingue.
Les industries secondaires
Les industries secondaires se concentrent dans la transformation des matières ligneuses (scieries, pâtes et papiers), dans la transformation de matières minérales (fonderie, béton, carrières de pierres) et dans l’entreposage de matières dangereuses et résiduelles. Les principales industries de transformation sont la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda (fonderie de cuivre) et l’usine de pâtes et papiers de Tembec à Témiscaming. L’industrie secondaire joue un rôle prépondérant au niveau de la gestion des eaux usées dans les villes de Rouyn-Noranda (Fonderie Horne) et de Témiscaming (Tembec).